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|H.e.d.o.n.i.h.i.l.i.s.m.e|
18 juin 2007

|U.n.d.e.r.m.y.p.i.p.a.l.t.r.e.e|

Are you there ?

  L'herbe, encore humide de rosée, chatouille mes pieds nus. L'odeur de terre mouillée emplit l'air, par vagues, comme si quelqu'un avait secoué le gigantesque drap qui recouvre la planète. Je ne fais rien d'autre que penser. J'essaie d'arrêter tous les jours ; mentalement, je suis non-pensante. Ce n'est pas fondamentalement de moi, mais on s'est promis de trouver un accord pour les droits d'auteur. Les nuages dessinent des formes invraisemblables, mais j'y vois toujours la même chose. Je salis ma robe blanche en me laissant tomber par terre dans un soupir. L'air frais me saisit à la gorge. Je suis au milieu de nulle part, au centre de l'infini, certains êtres ont été posés là, près de mon bout de ciel, d'autres ont été jeté bien trop loin. Dieu, t'as manqué ton coup. Prête moi ta main de géant, je t'expliquerai comment y remédier. Ce n'est pas plus difficile qu'un jeu d'échecs, tu dois bien le savoir.

  La nuit s'est abattue sur le paysage, et l'anxiété m'a envahie aussi vite que l'obscurité a aspiré les lueurs du dehors. Je brasse l'air. Je crois que ce sont les mots justes. Même si une fois de plus, ce ne sont pas les miens, cela revient profondément au même, il me semble. Les coups d'oeil rapides jetés sur mon écran avec inquiétude ne donnent aucun état d'âme à l'horloge, qui étire le temps sans se presser. J'Attends, encore. Attendre, une cigarette imaginaire au coin des lèvres, le fantôme de la passion tapi dans l'ombre de ma chambre, prêt à bondir, à tenailler entre ses dents acérées mon esprit égaré, dans l'unique but de me rappeler où je suis, et qui Il est. Oh, non, j'ai trouvé un autre moyen d'alimenter ma paranoïa, ne vous en faites pas ; ici, il ne s'agit que du gardien de ma prison actuelle. En fin de compte, il n'a pas vraiment l'occasion de se faire les dents, puisque je reste toute la journée assise sur la même chaise, à contempler ma vie de loin par la petite fenêtre à barreaux. J'Attends, en jouant avec ma couronne de papier.


You are there.

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