|A.n.y.w.a.y ~|

L es marches menant au fond de cette cuve baptismale s'arrêtent là où je devrais lever la tête pour voir une lueur à la surface. Y a t'il d'autres marches qui me permettront de reprendre mon souffle, y a t'il des marches qui me sauveront de la mort certaine ? Peut-être. Peut-être...

J e replonge dans cet océan opaque et obscur, celui qui vous retient entre ses vagues meurtrières, vous laissant, demi-mort, demi-vivant, vous battre contre cette eau noire qui file entre les doigts.

O ù est celle que je fus ? Où est celle qui rendait le sourire aux autres, sans se préoccuper du sien ? Où est il, ce moi que j'aimais, et qui m'a desertée ? Je ne suis plus qu'une machine, programmée pour subir le temps, obéissant docilement aux ordres. Plus aucune passion, un appareil photo resté plein de souvenirs au fond d'un sac de plage, une aiguille toujours piquée sur un bout de tissu froissé, des pages blanches dans un ordinateur qui commence à prendre la poussière.

D oux passé résonnant comme une symphonie guillerette, écho horriblement grinçant se répercutant sur les murs de l'église vide dans laquelle je suis assise, seule, dans la nuit froide. Mon présent se mue en souvenirs. Aucune distinction entre illusion et réalité. Les pas qui m'ont suivi un temps sur le chemin s'effacent avec le vent. Mots dérisoires qui ne guérissent pas mon coeur ouvert. Le feu des artifices s'est éteint, je n'ai plus qu'une tache sur la rétine qui s'effacera avec le temps, elle aussi. Maintenant que je vois clair devant moi, je ne vois que la désolation. Un paysage aride et mort. Un ciel orageux. Et tout près, un mur. Un mur de briques grises, juste là, devant moi. Trop haut pour que je l'escalade. Rien pour y creuser un trou. Juste un mur.

Q ue faire maintenant ? Continuer à gémir ? Marcher sur place ? Gratter avec mes ongles, desespérément ? Tendre la main ? Cela ne sert à rien, plus personne ne la saisit à présent.

J e sais, j'en fais des nouveaux blogs. Je sais, j'en fais des changements. Je sais, je risque encore de m'en aller. Je sais. Merci de me suivre quand même. Je n'ai plus pour ambition d'avoir de la visite. J'ai simplement besoin d'écrire, pour ne pas rouiller surement, pour ne pas oublier peut-être, pour ne pas m'oublier sans doute.

J e rêve d'un ailleurs qui n'existe pas, mais après tout n'avons nous pas tous l'impression que la vie est plus belle ailleurs ? Lorsque je rêve, je ne décolle jamais mes deux pieds de la terre ferme. Un tort ? Je ne sais pas vraiment. Ca me permet de tenir mes engagements. De mener à bien mes projets. De prendre mes responsabilités. Ce que je fais trop assez bien ces temps-ci. Avoir des responsabilités, ou m'en donner, c'est selon. Il n'empêche que ce pied à terre m'empêche de voir le bout de mes rêves. Et que ce pied à terre m'empêche de toucher le bout de mes rêves.

M aintes fois, je me suis promis de changer. Mais on ne peut pas changer. Le changement, ça n'existe pas. Le passé ne change pas. Le cycle des choses et des êtres ne change pas, vie, mort, renaissance, vie, mort. Les êtres eux même restent ce qu'ils ont été à leur création. Ils évoluent, ils apprennent, ils se développent. Mais ils ne changent pas. Seulement, je me suis trop longtemps questionnée sur le sens de ce mot, "changer", jusqu'à en oublier les synonymes. Résultat: je suis restée au même point. Ma nouvelle décision est différente.

C ette fois, je veux être heureuse.   

Comments

[Julien]

C'est marrant, mais je ne partage pas ton avis. Bien que je ne l'ai pas complètement adoré, à dire vrai, je l'ai trouvé quand même assez réussi. J'ai trouvé qu'il y avait de jolies musiques, de belles images, et des émotions laissées au creux de nos mains. C'était à nous de décortiquer les personnages pour en tirer les sentiments.

Ca me fait très plaisir de savoir que tu me suis, vraiment.

Bien à toi.

[Adé]

je te la tend ma main ... mm si elle n'a pas grande valeur :-_-

<3