|L.i.c.e.n.c.i.e.u.x|

12 septembre 2007

Car en vérité, voilà qui est une bonne chose.

Le livre sur ma vie s'appelerait Elucubrations illégitimes. J'y étalerais le vice soyeux et la vertu encrassée, chantant faux les coeurs qui saignent et le temps qui stagne. Mille cinq cents pages d'illustration du "lyrisme mégalomane" de Nothomb.

"Il m'a toujours semblé que nos concitoyens avaient deux fureurs : les idées et la fornication. A tort et à travers, pour ainsi dire."
Camus, La Chute.

"Je manque d'imagination érotique", commente Mme A., professeur de philosophie. C'est bien dommage : divagations libidineuses, stimulation de l'esprit.
Réalité de la vacuité, sa criante injustice.
"C'est comme un béret, ça n'a pas de sens", aurait conclu Mr M..

Je suis un poète. Ce que le lecteur a sous les yeux n'aurait pu être écrit de différente manière. Car ce que je souhaite dire est précisément ce que j'exprime, avec ces mots-là, et pas d'autres. Or un esprit embrouillé ne peut produire qu'une bouillie informe, amas de vocables éraflés. Même pas désolée. Déserte, peut-être.

Avez-vous déjà vécu ROUGE ? J'évolue dans un espace symbolique. Je systématise l'interprétation, l'extrapolisation, la problématisation. La couleur de mes rideaux, sujet de dissertation.

Mes pensées se jouent de moi ; mon corps devient gigantesqe terrain de jeu. On se cache derrière quelque organe gluant, et on échappe à Conscience, hors d'haleine. "EN-DU-RANCE !"
L'athlétisme, ça me connait. Très peu. Pour moi. Le fil conducteur ne mène nulle part.

Face à mon ombre, je soulève quelques cheveux. Je suis pantin et marionnettiste. Dodeline. Gling gling.

"Il y avait déjà deux heures que la journée n'avancait plus, deux heures qu'elle avait jeté l'ancre dans un océan de métal bouillant."

Camus, L'Etranger.

[Mon Benoit. Viens vite. Je compte sur mes doigts.]

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by Zeynep