|N.e.v.e.r.B.e|
Je m'étais dit, qu'une fois lançée, tout irait vite, et que ce serait terminé plus vite que je ne pourrais l'imaginer. J'ai dû me tromper, il est à peine midi et j'ai l'impression d'être levée depuis trois jours.
Ouais, ouais, je sais. Qu'est ce que je fous sur l'ordinateur, alors que j'ai encore 15 cartes à apprendre et une dizaine de chapitre à intégrer, etc., etc... Vous croyez vraiment que ça s'apprend en un jour ? Si j'ai de la chance... J'ai de la chance. Sinon je foire mon bac, ma mention, ma bourse, mes vacances. Mais je vais rester sagement fidèle à moi-même et je vais laisser les choses se faire, toujours les bras ballants.
Je n'ai pas hâte, par contre, d'être à Japan Expo. C'est bizarre de dire ça quand y'en a qui arrêtent pas de sautiller rien qu'en pensant à tous les artistes qui s'y trouveront. YOU-PI. Ca va être les pires jours de ma vie, et ca deviendra les meilleurs une fois que ce sera terminé (après une semaine de lamentation, cela dit). Ouais, ouais, je sais. Y'en a plein qui aimeraient être à ma place, etc., etc... C'est parce qu'ils croient que c'est rigolo. Vous voyez que ma vie est plus palpitante quand elle est tue.
Donc je n'ai pas hâte d'y être. Le bac, c'est déjà assez stressant comme ça, ça m'a même collé un TOC : je regarde ma montre toutes les trois minutes trente, et quand je ne l'ai pas à proximité, j'entend la trotteuse qui fait tic tac dans ma tête. Moi qui me vantais d'être hyper organisée, maintenant je trouve que ce n'est plus tant une vertu. Roi des démons, es-tu vicieux au point de me faire croire que mes plus grandes qualités sont mes plus grands défauts ?
Ah... Ce que j'aimerais que cette semaine finisse, vite, vite. Servir la même histoire, dire les mêmes mots, avec les mêmes intonations, à tous ceux qui veulent savoir "alors comment ca s'est passé ?!", et répondre avec modestie et de manière pondérée dès qu'on m'agresse en me disant d'un air enjoué (ou dégoûté) "Bah j'me fais pas de souci pour toi, t'es une intello, tu vas/t'as dû cartonner, c'est sûr". Genre ça fout pas trop la pression. Genre j'ai besoin qu'on me talonne d'un air confiant, alors que je n'ai jamais eu aussi peu confiance en moi. Faut arrêter de me croire au dessus de tout, j'vous ai déjà dit que vous vous trompiez d'adresse.
Bien sûr, ça part d'une bonne intention. Et je suppose qu'ils sont presque tous sincères. Mais. Je suis à bout de nerfs. Alors je m'en passerais bien. Et si personne ne m'encourageais, bien entendu, j'aurais fait cet article à l'envers, et j'aurais déploré le contraire.
J'ai envie de parler aujourd'hui. Comme pas grand monde a envie de m'écouter, et que je risque d'oublier les raisons qui me poussent à tout le temps me plaindre, mieux vaut les écrire. Les raisons ? Ou LA raison. Parce qu'en fait, si on réfléchit, c'est toujours la même ces temps-ci. Et comme je hais cette raison-là, eh bien j'en trouve des milliers d'autres, toutes petites, qui mises toutes ensemble font un tout tellement énorme que ça a l'air crédible. Il fait tout de travers, et il fout -encore- tout par terre. Il s'excuse, et moi, moi... j'en ai marre de l'excuser. Evidemment, on finit par rire un peu, pour pas trop pleurer. Et quand on y repense, tout seul, on serre les poings, on serre les dents, on serre les paupières, un peu, pour pas trop pleurer non plus. Hey, tu m'entends, Roi des démons ? Je suis forte, je pleure pas, moi. Enfin, je crois.
J'dis pas que c'est facile. J'dis pas que tout ira bien. Parce que "le futur est nul, comme le passé, auquel on s'accroche comme des moules à leur rocher". Ca, au moins, je peux le croire. J'y crois. J'y crois. J'y crois d'autant plus que je ne crois plus en rien. La preuve, je ne crois même plus en moi. Comme quoi.
Ok. Me regardez pas comme ça. J'y retourne.