|L.o.c.o.é.m.o.t.i.v.e|
[Mary Poppins, where are you ? by gnato]
*
Strident,
crissent les dents : gigantesque sonnerie téléphonique qui résonne,
résonne, traverse les murs vibrants. Gare ! Roule, roule, le train sur les
pieds des travailleurs, petits gilets fluorescents. A quoi pensent-ils, les
minuscules bonhommes, qui savent peut-être voler, depuis le temps ? Tournoient
près des voies, tournoient près de la mort, une lourde tenaille au bout du bras.
Salut, monsieur le conducteur, merci de m’avoir épargné, cette fois-ci. Car sur
le rail, ils le savent, leur existence tient à ça, à ce fabuleux coup de vent
ferroviaire.
Ah ! Fauve Paris, périlleuse cage. Eclairée de toutes parts, soleil et
réverbères, tu sembles sourire, de tes dents transparentes. Mais sur ton corps
noir, il faut marcher sur la pointe des pieds. Je te crains comme je t’aime, sais-tu ;
ou bien est-ce l’inverse ?
Ma vie est
entre tes boulevards, et tu roules, ma belle, tu roules un peu vite.